perspective vers la rue du Gabon hier et aujourd’hui
Vue de la Villa du Bel-Air vers la rue du Gabon.
Sur la gauche la ligne de Petite Ceinture qui enjambe l’Avenue de Saint Mandé. On voit qu’elle a déjà été surélevée. Autrefois, elle passait en contrebas avec un passage à niveau. Les grands immeubles en briques, de part et d’autre de la Rue du Gabon n’existent pas encore. On voit une charmante dame dûment chapeautée et en robe noire, du début du siècle, accompagnée de deux enfants, marcher d’un bon pas vers le bd Soult.
A noter les magnifiques réverbères sur le pont et en contrebas sur l’avenue de saint-Mandé.
Encore une vue intéressante de la rue du Gabon qui nous permet de noter quelques détails comme par exemple, l’arbre qui s’élève devant la dame chapeautée qui marche avec ses gamins a certainement été remplacé car sur la carte postale il semble assez jeune et celui d’aujourd’hui, au même endroit, l’est aussi (le tronc n’est pas celui d’un arbre vieux). Les immeubles-maisons basses qui se tenaient de part et d’autre de la PC, remplacés aujourd’hui par des immeubles plus importants en briques modifient notoirement l’aération visuelle de la perspective. Paris semblait plus étalée au siècle dernier un peu partout et l’on constate du coup que la présence, en ville, d’immeubles modernes plus hauts et resserrés étouffeprogressivement l’impression qui faisait dire que « Paris est un village »… il ne l’est plus, sauf dans des petits recoins comme la Villa !
C’est pourquoi nous avons grand intérêt à nous battre pour limiter le projet en cours qui va, à l’évidence, ôter à terme le petit côté « coin de banlieue campagne » de la Villa au profit d’un « espace piéton, végétalisé, équipé et boboïsé »… L’âme d’un village, d’une ville ne résiste jamais aux architectes de l’utilitaire dont la notion de laideur vaut pour nécessité pragmatique. Une ville qui ne dort jamais, qui ne s’assoupit plus, qui s’étend et se répand au-delà de sa périphérie devient une mégapole et son coeur finit toujours par se transformer en fossile figé dans sa muséographie triste…
Tant que la Villa ressemble à une allée désuète mais malhabilement fleurie par nos actions riveraines, elle aura une âme… quand elle possédera sa « rampe d’accès », elle deviendra non plus une allée de promenade mais un lieu de passage… tout est dans la nuance !